Monsieur Bricolage au salon du rire !

Hier soir le président s’exprimait pour donner un cap et surtout tenter de remonter un ou deux échelons dans les sondages qui le mettent en ce moment plus bas que terre. Une prise de parole qui se voulait pédagogique et éclairante et qui fût confuse comme les mots souvent digérés avant même d’avoir été éructé. Dans la première partie Monsieur Bricolage nous présentait sa boite à outils, son marteau fiscal, son mètre ruban de la rigueur déroulé centimètre après centimètre, son marteau piqueur pour créer un choc de simplification… La boite à outils n’est pas tout, encore faut il un bon ouvrier et même si la maxime « Les bons outils font les bons ouvriers » peut s’avérer vérifiable dans certains cas, là nous sommes devant le chantier en vrac avec des outils sans mode d’emploi. Le président à sang froid et au cuir solide selon ses propres paroles voulait ressembler au crocodile dont on ne voit que les yeux émergeant de la mare. Un peu effaré et pas très serein dans la première partie, digérant des volumes d’air gastriques qui manquaient de sortir inopinément dans la seconde. On sentait la leçon bien apprise mais pas comprise, la poésie imprimée dans le lobe frontale sortait comme une voix d’un dictaphone sans consistance sans émotion sans y croire lui même. Pas un mot sur la conquête du monde, pas un mot sur des mesures d’accès au travail pour les jeunes dans le privé, pas un mot sur le déficit de la sécurité sociale, pas de mesure favorisant l’entrepreneuriat, rien non plus sur les 52 milliards de la formation professionnelle, pas de vision ! Le crocodile aurait il de la vase sur les lunettes l’empêchant de voir la réalité aussi exaspérante qu’elle est ?  Il ne parle pas non plus du secteur privé qui ne peut plus entretenir un secteur public pléthorique, il ne dit rien sur le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Une bonne mise en scène, un jeu bien rôdé mais un dialogue incompréhensible. Il y a toujours quelque chose de pas clair dans les mots mangés du président. Plutôt que de fixer un cap il s’est enroulé dans la cape d’un pèlerin solitaire, s’éloignant de l’équipe gouvernementale en ne s’appuyant pas sur son premier ministre dont le choix fût peut être son premier sinistre. S’éloignant aussi des préoccupations écologistes, des réalités économiques en ne consultant pas ceux qui savent mais en s’attablant avec ceux qui pensent savoir. Oui la France dispose de nombreux atouts, Non ! Ils ne sont pas en de bonnes mains. Et quand les bons outils ne sont pas entre de bonnes mains le chantier à peu de chance de bien se terminer.