Une nuit d'amour vache

Une nuit de négociations difficiles, tout le monde a connu cela. Une nuit à se regarder les yeux dans les yeux, la peur au ventre, la chaleur au front et le froid aux mains. Une nuit à tenter de convaincre l’autre de passer enfin à l’acte. Angela et François se sont lancés dans un marathon de « Je t’aime moi non plus » pour tenter de faire avancer leur union. Fini les baisers chastes et les caresses furtives, il est temps de rentrer dans le dur et d’affronter nos peurs. L’Europe doit s’offrir pour enfanter d’un nouveau fonctionnement budgétaire. Oui mais voilà, l’amant dans le placard pousse des gémissements alanguis et fait de l’œil à la promise. David se renfrogne et menace de tourner le dos à la dulcinée tant convoitée. Celle qui fait vibrer la cour d’école mais qui se réserve dans une posture froide et distante. David veut tout, mais il veut rester l’amant, David veut les enfants sans assumer la paternité, David veut manger à tous les râteliers sans payer l’addition. David est Anglais en fin de compte et que pouvons nous attendre d’autre d’un homme issu de la perfide Albion ? Pendant ce temps François tisse sa toile et tresse son macramé, Angela change les pneus et  règle l’injection, l’Europe avance lentement, très lentement. Les quarantenaires d’aujourd’hui ne verront certainement pas de si tôt le drapeau à damier. Ce matin les yeux tout gonflés des excès de la nuit, la libido en berne et le moral en bandoulière les deux amoureux transigent. Il faudra savoir si l’amant doit sortir par la porte ou par la fenêtre ? Mais il faudra qu’il passe à la trappe.